Vers un nouveau paysage professionnel
Marijke Griffioen, designer senior, et Hanne van Nederveen Meerkerk, responsable du segment A&D, novembre 2018
Vers un nouveau paysage professionnel
Nous nous réunissons un mardi après-midi. Un grand café à Amsterdam semblait être l'endroit idéal pour travailler sur cet article, étant donné que 80 % de l'inspiration créative est le fruit d'échanges informels. Certains apprécient de s'éloigner de notre siège social et de leurs bureaux à domicile. Nous aurions tout aussi bien pu louer un espace de coworking ou convenir de nous retrouver dans l'un des sites de nos partenaires. Alors qu'il y a quelques années, le travail flexible signifiait pouvoir travailler à n'importe quel poste de travail au bureau, le terme a désormais évolué pour englober les lieux de travail éphémères. Après tout, de nos jours, on peut travailler à tout moment et en tout lieu.
Au café Dauphine, nous discutons des nouvelles tendances que nous avons identifiées dans le domaine des bureaux. Le sujet s'avère rapidement complexe et multiforme. Nous observons par exemple que le concept actuel d'open space, qui est une évidence dans tout environnement de bureau « moderne », peut en réalité être très varié en termes d'apparence, d'ambiance et de concept. Parmi les thèmes récurrents, on retrouve notamment une bonne acoustique, un confort adéquat et des environnements où travail et plaisir vont de pair. L'employé et son bien-être gagnent en importance. Un environnement de travail doit être agréable et surtout sain. Des employés en bonne santé sont plus performants et ont un taux d'absentéisme plus faible. Les bureaux deviennent des lieux de travail biophiliques et élégants, entourés de verdure.
L'importance accordée au facteur humain se manifeste également dans l'essor rapide des produits intelligents capables de s'adapter aux préférences personnelles : un bureau qui s'ajuste à votre taille, avec un plateau chauffant pour garder vos mains au chaud ; des lumières qui se synchronisent avec vos mouvements ; des réglages de la température ambiante ou votre musique préférée qui se met à jouer dès que vous entrez dans votre espace de travail grâce à des capteurs spatiaux. Grâce à l'intégration et au camouflage de la technologie, nous nous retrouvons dans des espaces de travail « doux ».
Faire des heures supplémentaires au bureau devient de plus en plus dépassé. Le temps que nous passons au bureau diminue. Les réunions d'affaires ont généralement lieu en dehors du bureau. Nous sommes constamment en mouvement, avec de nombreuses rencontres spontanées qui servent à élargir nos réseaux.
Mais cette dynamique accrue ne se limite pas à l'extérieur du bureau : les êtres humains n'ont pas été créés pour rester assis derrière un ordinateur, immobiles pendant huit heures d'affilée. De plus en plus d'environnements de travail sont conçus pour encourager une posture de travail variée.
C'est le cas aujourd'hui... mais à quoi pouvons-nous nous attendre à l'avenir ?
Au cours des dix à vingt prochaines années, les emplois seront remplacés par des robots. En conséquence, on prévoit que de nombreux sièges sociaux disparaîtront ou réduiront leurs effectifs. L'accès constant à l'information, quel que soit le lieu, entraînera une demande accrue de bureaux multi-locataires ou d'environnements de travail temporaires, informels et flexibles. Les espaces eux-mêmes seront basiques ; un agencement flexible deviendra encore plus prioritaire. Les produits seront plus modulaires et démontables. Ce qui sera utile, car l'urbanisation rendra l'espace plus rare et plus cher. Nous verrons également apparaître des meubles peu encombrants et multifonctionnels. Les articles devront être faciles à stocker, à remplacer, à recycler ou à modifier, et être accompagnés d'un passeport ou d'un label écologique. De plus, l'utilisation d'espaces plus petits et plus intuitifs réduira notre empreinte écologique.
La circularité des produits sera une condition préalable. Les matériaux recyclés donneront du caractère aux espaces, mis en valeur par le contraste avec la technologie intégrée. La rénovation augmentera également en raison de la disponibilité limitée des matières premières et d'une plus grande conscience autour de la consommation. Le nombre de produits de haute qualité augmentera.
La pénurie sur le marché du travail se limitera aux emplois qui exigent vraiment une touche personnelle, de l'empathie et d'autres qualités humaines. Cela signifie-t-il que nous travaillerons moins ? En tout cas, nous occuperons moins d'espace de travail. Les bureaux vides seront-ils remplis ? Non, nous ne le pensons pas. Des parcs verts, des jardins urbains et des forêts verront le jour sur les sites vides. Et ce n'est pas par idéalisme, mais plutôt par nécessité. Nous devons compenser la pollution de l'environnement, avec nos générations industrialisées tournées vers l'avenir et compte tenu de notre consommation actuelle. Cette prise de conscience nous touche de plus en plus, nous et nos enfants. Si nous voulons continuer à vivre sur cette terre, nous devons la nettoyer.
C'est peut-être pour cela que nous sommes si fiers de pouvoir travailler pour Forbo, qui produit des revêtements de sol durables depuis près de 120 ans, dans l'espoir que ce merveilleux Marmoleum perdure pendant de nombreuses générations. Telle est notre mission pour la santé !